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03:41
@jlliagre Mettre en conformité. Donc encore et toujours la norme linguistique dans le sociolecte. Mais on dirait quasiment parfois qu'on recode ce qui est dit aussi pour soi-même d'une certaine manière peut-être...
Selon moi souvent on ne voit pas qu'il s'agit d'une variété, on pense qu'il s'agit d'un apprenant, voire d'un débutant... Aussi des trucs qui apparaissent plus vieux ou plus relâchés dans notre sociolecte, invitent davantage la correction il me semble.
Et je vais ajouter la fameuse « histoire de l'enseignement du français en France » par dessus ça, la prescription. L'ancienne peur du dialecte quasiment ?
La langue ce n'est pas mon domaine mais je peux dire que j'avais un vue bien plus courte sur la langue à mon arrivée sur le site, avec un jugement sur bien des choses. Ça prend un moment pour se détacher de toute la prescription académique et de toute cette correction etc. Pour être capable de regarder la langue en face pour ainsi dire hahaha.
Perso. je pense que je reprendrais davantage quelqu'un que j'identifie à un débutant ou qui a de la difficulté dans l'élocution. Ça m'est arrivé dernièrement, la personne vient d'apprendre aurevoir dans les quelques mots de français qu'elle possède et elle avait de la difficutlé et j'ai complété son mot et la personne a répété après moi et voilà.
Ouais savoir comment notre variété fait réagir et comment on l'interprète etc. c'est toujours une question d'actualité... C'est une forme d'étude comparative des particularités de sa variété par rapport à une autre ou à une norme particulière...
 
10 hours later…
13:31
Chaque année je ressens moins le besoin de corriger. Même dans mes cours de FLE ... Ce qui est difficile quand j'ai une passion pour les règles. Mais je vois si souvent qu'il n'y a que peu d'élèves qui en tirent vraiment profit, et encore moins qui, ayant maïtrisé les règles, sauraient ne pas sur-corriger les autres !
En tout cas je suis toujours rassuré de voir que dans le curriculum les conventions écrites n'occupent pas beaucoup d'espace. La plupart, c'est comment comprendre, comment se faire comprendre, et comment contextualiser ce qu'on entend selon la culture. Ce qui permet beaucoup de liberté.
 
8 hours later…
21:07
@LukeSawczak Je me souviens de ma surprise la première fois que j'ai entendu quelqu'un dont l'anglais était la langue maternelle prononcer le T du mot often, à l'absence de réaction de son auditoire suivie de ma prise de conscience qu'il n'était pas le seul dans ce cas. Quand je pense au temps et à l'énergie qu'ont passé mes profs d'anglais à nous faire prononcer "correctement" ce mot, tout ça pour se rendre compte des années plus tard que ça n'avait pas vraiment d'importance...
21:29
@jlliagre Ha ! Je suppose qu'on se rit toujours de ce qu'enseignent les profs de notre langue aux apprenants. C'est pourquoi je hausse les épaules quand une réponse ne garnit pas trop de upvotes sur ELL SE.
Il y en a toujours qui voudraient une langue plus "pure" et régularisée qu'elle ne l'est, mais c'est une langue beaucoup moins intéressante à contempler, comme un personnage "à deux dimensions" dans un roman...
Je me rappelle une vidéo que j'ai vue où un cerf mange un oiseau sans la moindre hésitation. Herbivore ! La nature nous enseigne que nos catégories ne sont jamais parfaites, que la réalité dépasse notre pouvoir d'analyser. Et c'est plus fun comme ça.
Probablement que c'est la chose la plus importante que j'ai apprise ici, l'importance et la richesse de l'oral. « Bien » parler et bien écrire, ce n'est pas la même chose. Et la description. Au départ je pense que c'est plus difficile de décrire quand t'as pas de formation en linguistique...
L'anecdote de @jlliagre c'est la même chose pour moi avec 20 /tweni/ j'ai jamais prononcé le T. Je savais dire twenty bucks avant de savoir l'écrire... Mais savoir l'écrire m'a été utile parce que je pensais que bucks était au singulier et que le pluriel était boxes (au son).
Et bien des nuances comme la différence entre l'emprunt à l'anglais par substitution parce qu'on a peu de vocabulaire par opposition à l'alternance des codes.
J'aime bien prendre conscience des phémonèmes plutôt que de répéter des normes. Comme locuteur on propage des normes. Comme apprenant j'ai trouvé que je suis plus prescriptif envers d'autres apprenants de l'anglais que je ne le suis en français.
Moins aujourd'hui mais il y a 20 ans j'aurais affirmé sans hésiter que it don't matter est une erreur.
Et là ça me rappelle comment j'ai eu beaucoup de plaisir à réécouter pour la 3e ou quatreème fois The Wire. Un chef-d'oeuvre.
Linguistiquement parlant je trouve ça fascinant. Différemment de Dallas hahaha.

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